Définition de la finance comportementale et son impact sur l’économie

La finance comportementale est une approche qui vise à étudier l’impact des processus psychologiques individuels et sociaux sur les décisions financières et les marchés financiers. Cette discipline s’appuie sur les connaissances en économie, en psychologie cognitive et sociale, ainsi qu’en statistique pour analyser le comportement des acteurs au sein du marché. Dans cet article, nous allons explorer les origines de cette discipline, ses principales théories et concepts, ainsi que les nombreuses applications pratiques dont elle bénéficie.

L’émergence de la finance comportementale

La finance comportementale trouve ses racines dans les réflexions des économistes et psychologues des années 1970, qui ont commencé à remettre en question les hypothèses traditionnelles de la théorie économique. Selon ces dernières, les individus agissent toujours de manière rationnelle et cherchent à maximiser leur utilité personnelle. Les recherches menées par des chercheurs tels que Daniel Kahneman et Amos Tversky ont toutefois démontré que les individus prennent régulièrement des décisions biaisées et irrationnelles en raison de leurs propres limites cognitives.

Ainsi, la finance comportementale est née de ce constat et se développe rapidement depuis les années 1990 avec des modèles et des outils d’analyse de plus en plus sophistiqués. L’objectif principal étant de mieux comprendre les comportements humains afin de prendre des décisions plus éclairées et d’améliorer les performances du marché.

Les principaux concepts de la finance comportementale

La finance comportementale repose sur plusieurs concepts-clés issus de la psychologie cognitive et sociale. Voici quelques-uns des biais et des heuristiques les plus courants :

  1. L’excès de confiance : Il s’agit de la tendance à surestimer ses propres compétences en matière de prise de décision. Cela peut conduire à une mauvaise appréciation des risques et inciter à prendre des décisions trop audacieuses.
  2. L’aversion au regret : Ce concept décrit la préférence pour éviter les pertes plutôt que d’obtenir des gains. Les investisseurs craignant le regret peuvent être réticents à vendre un actif dont la valeur a diminué, même si cela serait une décision rationnelle à long terme.
  3. L’ancrage : L’ancrage fait référence à la tendance à s’appuyer trop fortement sur une information spécifique au détriment d’autres données pertinentes. Par exemple, lors de l’évaluation d’un investissement, il est fréquent de se focaliser sur le prix initial de l’actif plutôt que sur son rendement potentiel.
  4. Le biais de confirmation : Le biais de confirmation décrit la tendance à rechercher et à favoriser les informations qui confirment nos croyances préexistantes, tout en ignorant celles qui les contredisent. Cela peut entraîner une analyse incomplète et potentiellement erronée des opportunités d’investissement.

Influence de la finance comportementale sur l’économie

La prise en compte des aspects comportementaux a permis de remettre en question bon nombre de modèles économiques classiques, notamment leur vision simpliste de la rationalité humaine. Ainsi, plusieurs nouveaux concepts ont vu le jour et sont aujourd’hui utilisés activement dans le monde de la finance :

Les marchés financiers inefficients

Alors que la théorie économique traditionnelle considère les marchés financiers comme parfaitement efficients, c’est-à-dire reflétant à tout moment l’ensemble des informations disponibles, la finance comportementale apporte un éclairage nouveau sur cette question. En effet, elle met en avant l’existence de phénomènes tels que les bulles spéculatives ou les mouvements irrationnels qui démontrent l’imperfection des marchés. Cette approche permet dès lors de développer de nouvelles stratégies d’investissement axées sur la détection et l’exploitation d’incohérences/d’anomalies de marché.

La gestion du risque

Une meilleure compréhension des biais comportementaux peut également aider à mieux gérer les risques financiers. Par exemple, les institutions financières peuvent utiliser ces connaissances pour sensibiliser leurs clients aux erreurs courantes, les incitant ainsi à adopter des comportements plus rationnels et plus équilibrés. De plus, les investisseurs institutionnels et les régulateurs peuvent adapter leurs analyses et leurs politiques en tenant compte de l’impact des comportements humains.

La communication

Enfin, la finance comportementale offre de précieuses indications pour améliorer la communication financière auprès des investisseurs et des partenaires. En intégrant les enseignements sur les biais cognitifs et les mécanismes émotionnels à l’origine des décisions d’investissement, les acteurs du marché peuvent concevoir des messages mieux adaptés aux attentes et aux besoins de leurs interlocuteurs.

Conclusion partielle

La finance comportementale a révolutionné notre compréhension du fonctionnement des marchés financiers et du processus de prise de décision chez les individus. Cette discipline prend en compte les limites cognitives et affectives des êtres humains lorsqu’ils doivent prendre des décisions complexes et incertaines. Grâce à ses nombreux apports théoriques et pratiques, la finance comportementale s’est imposée comme un pilier essentiel de la recherche moderne en économie et en finance et a contribué à une meilleure compréhension des mécanismes qui régissent le monde financier.

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