Le benchmarking est un concept devenu incontournable pour les entreprises souhaitant améliorer leur positionnement et leur compétitivité sur le marché. Mais qu’est-ce que le benchmarking ? Quels sont ses objectifs et comment le mettre en place ? Cet article vous propose d’explorer en détail cette méthode permettant de booster la performance globale d’une entreprise.
Définition et origines du benchmarking
Le terme « benchmarking » trouve ses racines dans l’expression anglaise « to bench a mark« , qui signifie littéralement « mesurer une marque ». En français, on parle également de « comparaison fonctionnelle » ou d' »étalonnage concurrentiel ». Le benchmarking est donc une méthode d’évaluation des performances d’une entreprise par rapport à celles d’autres acteurs du marché.
Apparu dans les années 1950 aux États-Unis, le benchmarking s’est réellement développé au cours des années 1980 avec la démocratisation de l’informatique et l’arrivée de nouveaux outils d’analyse. Il est désormais reconnu comme un levier essentiel pour optimiser les processus internes et maximiser la rentabilité d’une entreprise.
Les principaux types de benchmarking
On distingue généralement plusieurs catégories de benchmarking, en fonction des éléments comparés et des objectifs poursuivis :
- Benchmarking interne : il consiste à comparer au sein de l’entreprise les performances et les méthodes de différents services ou secteurs d’activité. Il permet ainsi de déceler les bonnes pratiques déjà utilisées en interne et d’envisager leur généralisation à l’ensemble de la structure.
- Benchmarking concurrentiel : il s’agit ici de mesurer ses processeurs et ses produits par rapport à ceux de ses principaux concurrents, afin d’identifier les axes de progression possibles et de mieux comprendre les facteurs clés de réussite sur le marché visé.
- Benchmarking fonctionnel : cette approche se concentre sur un domaine précis de l’entreprise (commercial, logistique, etc.) et consiste à comparer les performances dans ce domaine avec celles d’acteurs reconnus pour leur excellence dans le secteur concerné, même s’ils n’appartiennent pas au même marché.
Cette typologie n’est toutefois pas hermétique, et il existe de nombreuses variantes et combinaisons possibles entre ces différentes formes de benchmarking.
Pourquoi mettre en place un benchmarking ?
L’adoption d’un benchmarking présente plusieurs avantages pour une entreprise :
- Améliorer ses performances : en ciblant les meilleurs acteurs du marché et en analysant leurs méthodes, il est possible de détecter des voies de progrès et d’optimiser ses propres processus.
- Stimuler l’innovation : examiner les bonnes pratiques des concurrents peut être source d’inventivité et d’innovation, en incitant à repenser ses méthodes ou à explorer de nouveaux axes de développement.
- Anticiper les évolutions du marché : réaliser un benchmarking régulier permet d’avoir une vision fine des tendances et des mouvements qui animent son secteur d’activité. Il contribue ainsi à alimenter la réflexion stratégique de l’entreprise et à anticiper les mutations auxquelles elle doit s’adapter.
Comment réaliser un benchmarking efficace ?
Pour que le benchmarking produise les résultats escomptés, il convient de suivre quelques étapes clés :
- Définir les objectifs : avant de se lancer dans la démarche, il est primordial de déterminer précisément quels éléments on souhaite comparer et quelles performances on veut améliorer. Cela nécessite également de choisir les entreprises référentes par rapport auxquelles on va se positionner.
- Collecter les données : cette étape consiste à rassembler toutes les informations nécessaires pour mener à bien la comparaison : chiffres-clés, indicateurs de performance, processus mis en place, etc. Cette collecte peut être réalisée au sein même de l’entreprise (enquête interne, entretiens avec les collaborateurs…) ou auprès d’acteurs externes (rapports d’analyse, bases de données, veille concurrentielle…).
- Analyser et comparer : il s’agit ici d’établir une vraie grille de lecture et de décortiquer les résultats obtenus pour en tirer des enseignements concrets. Cette étape nécessite une certaine maîtrise methodologique et statistique, ainsi qu’une bonne compréhension du contexte dans lequel évoluent les différentes entreprises comparées.
- Adapter et mettre en œuvre : une fois les axes de progression identifiés, il est temps de définir un plan d’action pour traduire concrètement ces enseignements au sein de l’entreprise. Cela peut concerner la mise en place de nouveaux processus, la réorganisation de certains services ou encore la définition de nouvelles priorités stratégiques.
Pour faciliter cette démarche, de nombreux outils et méthodes spécifiques ont été développés au fil des années, comme les tableaux de bord multidimensionnels ou les matrices de rentabilité par exemple.
Benchmarking et responsabilité sociale des entreprises (RSE)
En plus d’être un levier de performance économique, le benchmarking revêt un intérêt dans la mise en oeuvre d’une politique de responsabilité sociale des entreprises (RSE). En effet, comparer ses actions et ses pratiques en matière de développement durable à celles d’autres acteurs permet d’alimenter sa propre réflexion sur le sujet et de s’inspirer des meilleures initiatives pour renforcer son engagement social et environnemental.
Les limites du benchmarking
Toutefois, le benchmarking n’est pas exempt de critiques et de limites :
- Risque d’imitation : se focaliser exclusivement sur ce que font les autres peut conduire à perdre de vue son propre positionnement et ses spécificités, au risque de tomber dans la copie peu différenciante.
- Fiabilité des données : réaliser un benchmarking nécessite de disposer d’informations fiables et comparables sur les acteurs étudiés. Or, ces données peuvent être difficiles à obtenir ou sujettes à caution, notamment dans le cas d’un benchmarking concurrentiel.
- Pertinence des comparaisons : il est important de veiller à comparer « ce qui est comparable », en prenant en compte les spécificités de chaque entreprise (taille, secteur d’activité, stratégie…) et en évitant les amalgames hâtifs.
En définitive, pour qu’il soit efficace et pertinent, le benchmarking doit s’appuyer sur une démarche structurée et méthodique, qui tienne compte du contexte et des objectifs spécifiques de l’entreprise. Il ne saurait constituer une fin en soi ni remplacer une réflexion plus globale sur la stratégie et le développement de l’organisation.